Jeudi dernier, je vous écrivais un petit article sur July In The Sky, servant d’introduction à celui-ci, sur comment photographier autrement un nail art. Bien entendu, le nail art ici va avoir vocation de point de départ pour vous parler de créativité et de prise de vue. J’avais déjà évoqué l’idée lors de ma revue sur les bonnes dépenses à effectuer pour son blog lorsque j’évoquais l’uniformisation d’Instagram. C’est fou comment en quelques années, Instagram est passé d’un réseau vraiment chouette et créatif à ce qu’il est aujourd’hui. Je ne vous parle même pas d’algorithme et de faux followers, mais juste d’uniformisation totale des visuels proposés dessus. Alors attention, je ne prétends pas faire de l’exceptionnelle. J’ai moi-même très peu de followers et mes propos méritent d’être mesurés car cette uniformisation fonctionne puisque tous ces comptes copiés les uns sur les autres rencontrent un public. Mais vous le savez, bien plus que la course aux likes, ce qui m’intéresse, c’est la beauté, c’est l’image, c’est l’émotion. Et toutes ces belles images polissées m’emmerdent prodigieusement. Tout ça pour vous dire quoi ? Pour vous dire de ne pas vous prendre la tête avec ce qui se fait, avec le respect des codes actuels avec le désir suprême de rentrer dans le moule. Ne vous comparez pas et faites-vous plaisir.
July In The Sky, l’envers du décor
Je suis pleine de bons conseils mais au lieu de balancer de la fumée, je ferai mieux de vous présenter l’envers du décor de July In The Sky ou comment j’ai créé mon univers visuel sur une étroitesse de moyens. J’ai emménagé sur mon île il y a plusieurs années et j’ai laissé derrière moi presque tous les biens de ma vie d’avant. J’ai renouvelé petit à petit mon matériel photo et lorsque j’ai voulu ouvrir un blog, il m’a fallu un minimum pour faire mes premières photos. Mon amoureux m’avait offert une orchidée pour ma première Saint-Valentin ici et c’est elle qui m’a servi de décor à mes premières photographies de blog. Par la suite, j’ai cherché un moyen de créer un surface plane et un fond et j’ai acheté un carton à dessin rose (qui était la seule couleur disponible). Mon orchidée ayant rendu l’âme, je l’ai remplacée par une autre qui ne pouvait pas se suicider entre mes mains et qui est celle que vous voyiez encore maintenant sur mon blog.
C’est anecdotique mais je veux vous montrer qu’on peut faire, avec peu de moyens (ça me rend malade de voir des blogueuses investir outrageusement pour essayer de se mettre à niveau) de jolies choses mais surtout des choses personnelles, tant qu’on ne cherche pas à faire comme les autres. Depuis, j’ai acheté plus d’accessoires, mon matériel photo s’est enrichi aussi mais je reste fidèle à cette première image qui je pense est vite reconnaissable. Un fond rose, une orchidée rose en plastique, un gros plan… C’est moi. Et la lumière du jour.
Photographier autrement, jouer avec la lumière
Si vous le pouvez, je vous conseillerais toujours de photographier en lumière du jour. La température de couleur de cette dernière est de 5500 k ce qui donne une lumière blanche. Si vous êtes amenés à photographier en lumière artificielle, essayez de choisir des ampoules ayant cette même température de couleurs. Comme vous pouvez le voir au-dessus, je photographie dans mon jardin tous les objets mais je réalise par contre mes portraits en intérieur malgré la faible luminosité de mon appartement. Et la photographie n’est rien d’autre que l’écriture de la lumière. A partir de là, expérimentez.
La lumière tamisée
La lumière du jour est la base mais une fois maîtrisée, il est possible de s’amuser en créant des ambiances. C’est ce que j’ai voulu faire avec cette série de photographies de lingerie. Je ne voulais pas une photo tape à l’oeil et agressive d’où ce choix de la pose de dos pour mettre en valeur le laçage de la nuisette tout en créant une atmosphère feutrée. La lumière du jour ne se serait pas prêtée à l’histoire que je voulais créer et j’ai donc choisi une lumière plus tamisée pour réaliser ces photos. Bien entendu, plus la lumière est faible, plus il faudra respecter certaines règles en jouant soit sur l’ouverture, soit sur la vitesse, soit sur la sensibilité iso, de votre photo. Nous en reparlerons plus tard dans des articles dédiés. Ici, grâce au trépied, j’ai pu réaliser cette série à la simple lueur de mes lampes de chevet et avec ma petite télécommande, sans l’aide de personne.
Jouer avec le décor et les clairs-obscurs
C’est cette photographie qui a servi de point de départ à cet article. Je cherchais à mettre en valeur ce nail art en variant de l’éternelle photographie en gros plan et la lumière de fin de journée, c’est parfaitement adaptée, à mon avis, au moment. Ici non plus, pas de débauche de grands moyens puisque seule la lumière du soleil a été filtrée par des stores vénitiens. Rien de plus. Pour mettre en valeur le sujet, mes ongles, j’ai bien fait attention de faire le point sur ce dernier en jouant sur la profondeur de champs de manière à flouter légèrement mon visage.
Jouer avec les ombres et les contre-jours
C’est cette photographie qui a servi de point de départ à cet article. Je cherchais à mettre en valeur ce nail art en variant de l’éternelle photographie en gros plan et la lumière de fin de journée, c’est parfaitement adaptée, à mon avis, au moment. Ici non plus, pas de débauche de grands moyens puisque seule la lumière du soleil a été filtrée par des stores vénitiens. Rien de plus. Pour mettre en valeur le sujet, mes ongles, j’ai bien fait attention de faire le point sur ce dernier en jouant sur la profondeur de champs de manière à flouter légèrement mon visage.
Sur ma dernière revue photographie et nail art, une amie a relevé que la prise de vue venait surtout du talent du photographe et que tout n’était pas si simple. Alors oui et non. La force d’une photographie repose sur deux choses, sa lumière et sa composition. Et comme tout, cela s’apprend. D’un côté, vous avez toutes les bases techniques qui ne sont pas très compliquées et de l’autre les bases plus créatives. Et ça aussi, ça s’apprend en entraînant son œil. Cela fait des années que je fais de la photographie. J’arrive maintenant à réaliser une photographie que j’estime efficace en deux, trois essais pour les objets mais je shoote encore des centaines de photographies de portraits pour réussir à en trouver au moins une qui me plaira. Et si vous pensez que vous n’arriverez pas à faire de jolies photo, entrainez-vos. Grâce au numérique maintenant, on peut faire des milliers de tests sur une simple image sans frais alors pourquoi se priver. Mon autre conseil serait aussi d’aiguiser votre curiosité en parcourant des livres d’art, de photographies, ou même, d’histoire de l’art où vous trouverez plein de conseils pour apprendre à jouer avec la lumière mais aussi pour composer et à cadrer une image.
Photographier autrement, jouer avec la composition
Comme je le disais juste avant, beaucoup de choses s’apprennent et beaucoup de choses s’exercent. Avec l’ère du numérique et le monde de l’image dans lequel nous vivons, nous possédons déjà une certaine culture visuelle qui fait que le photographie est, selon moi, à la portée de tous. Certaines règles toutes simples s’appliquent en photographie pour aider à réaliser une image harmonieuse. Je vais essayer de vous lister rapidement les règles de base de la composition photographique pour vous permettre de jouer avec. J’ai illustré ce petit tableau avec mes propres photographies issues à la fois du blog beauté mais aussi de mes voyages et des portfolios présents sur ce blog-ci pour que chacun y trouve son inspiration. Bien entendu, chaque règle peut s’appliquer à n’importe quelle image.
La règle des tiers
Lorsqu’on débute la photographie, on a souvent tendance à placer son sujet au centre de l’image, en pensant le mettre en valeur. En réalité, on fait perdre à notre photo de l’intensité en noyant les lignes de force de notre sujet. Esthétiquement, il existe une règle qu’on appelle la règle des tiers qui consiste à séparer notre image en tiers, verticalement et horizontalement. Cette option existe d’ailleurs sous forme de grille à définir sur les écrans LCD de nos appareils photo mais aussi en post production, sur des logiciels comme Photoshop. Les lignes de force sur lesquelles il vaut mieux placer le sujet sont symbolisées par ces tiers. Par exemple, pour un paysage, ne placez jamais votre horizon au centre de votre image mais au tiers supérieur ou inférieur en fonction de ce que vous souhaitez mettre en valeur, le ciel ou la terre. Et pour votre sujet, privilégiez aussi un décentrement, les diagonales étant également des lignes de force.
Le cadrage serré
Ah mon péché mignon. Si vous me suivez depuis un moment, vous avez du remarquer que j’use et j’abuse des cadrages serrés voir mettant en valeur uniquement un détail. La photo de mon chat illustre assez bien cette idée de cadrage serré où le sujet occupe l’intégralité de la composition. Vous pouvez également noter que j’ai placé le regard environ à chaque tiers de l’image pour lui donner plus d’intensité. Concernant la photographie d’objets, c’est quelque chose que je fais énormément, souvent en le combinant avec un jeu de profondeur de champs comme dans beaucoup de mes revues beauté.
La symétrie
Cette photo n’est pas l’exemple de symétrie parfaite (vous pourrez en trouver des photographies plus parlantes de la Tour Eiffel dans mon Portfolio sur Paris mais j’aime beaucoup cette image. Contrairement à la règle du décentrement, ici, on va chercher à créer une symétrie parfaite en centrant notre sujet si celui-ci possède de part et d’autre le même cadre. Cela permet de donner une dynamique différente à la photo ce qui va finalement permettre de mettre le sujet central en valeur.
La répétition
La photographie que j’ai choisie pour illustrer cette astuce combine également l’idée de cadrage serré, serré au point que j’ai cherché à gommer la situation de cette scène. Pour les amoureux parisiens, vous aurez bien entendu reconnu le Pont des Arts et ses milliers de cadenas. J’avais réalisé cette photo avant que les cadenas sont retirés et la répétition joue ici un rôle dans la mise en exergue de l’accumulation.
Les lignes de fuite
Un peu comme la règle des tiers que nous avons vue précédemment, celle des lignes de fuite met en avant les lignes de force d’une image. Cela est assez typique dans les photos architecturales ou lors de voyage dans les grandes villes car les bâtiments permettent parfaitement de jouer avec ces lignes de fuite. Ici, je les ai figurées en blanc en suivant simplement la perspective de la photographie dessinée par les maisons de cette petite rue du quartier de Mission à San Francisco. Toutes les lignes de fuite convergent vers un élément, la fin de la rue que j’ai décentrée pour plus de force.
Le cadre dans le cadre
Comme son nom l’indique l’idée du cadre dans le cadre consiste à avoir un premier plan qui va servir à mettre en valeur un second plan en l’encadrant et en laissant apparaître l’importance du véritable sujet. La photo que j’ai choisie est une vue nocturne de la Tour Eiffel encadrée par les branches d’arbre de l’hiver. Souvent le cadre dans le cadre est plus marqué que sur cette photographie mais j’aime beaucoup celle-ci qui joue à la fois sur la notion de cadre mais aussi de plan et d’ombres.
Il existe donc pas mal de petites choses à savoir et avec lesquelles jouer pour augmenter le côté créatif d’une de ses photographies tout en apportant plus d’intérêt et de force à son image. Personnellement, j’ai toujours été plus attirée par les photos qui généraient chez moi de l’émotion, que je trouvais artistique dans leur capacité à me raconter une histoire, plus que par la grande technicité. Une photo floue au Polaroïd peut m’émouvoir mille fois plus qu’une prise de vue ultra rigoureuse mais sans âme.
Photographier autrement, jouer avec le mouvement
Une autre manière de jouer avec ses photographies est de faire intervenir la vitesse d’obturation de son appareil. Là encore, tout dépend de votre thématique mais tout est envisageable. Sur un blog mode, pourquoi ne pas réaliser une pose longue avec le sujet immobile mis en avant et d’autres personnages se déplaçant derrière lui comme des fantômes ou des ombres. Ne restez pas enfermés dans ce qui se fait, inventez, rien ne vous en empêche.
Dans cet escalier de Montmartre, c’est typiquement ce que j’avais tenté de réaliser. Je voulais créer une atmosphère étrange et fantomatique en m’appuyant sur une architecture pleine de lignes de force : l’escalier, la barrière, en opposition avec les arbres, les lampadaires… J’ai donc effectué une pose longue avec trépied. En règle générale, l’emploi d’un trépied est idéal voir indispensable pour les photos de nuit. Pour faire simple, plus vous laissez votre obturateur ouvert longtemps, plus de lumière va pénétrer dans l’appareil pour dessiner votre photo… Et moins vous avez de lumière disponible, plus il faudra du temps pour réaliser votre photo et forcément pour éviter les flous de bougé, seul un trépied peut vous sauver.
A l’inverse, il peut être sympa de figer une scène en mouvement. Contrairement au cas précédent, cela consiste à réaliser une sorte d’instantané de ce qui se déroule devant vous et la vitesse d’obturation doit être super rapide. Forcément, il faut que votre scène soit très bien éclairée de manière à compenser la vitesse qui va laisser peu de temps à la lumière pour rentrer. C’est souvent ce qu’on utilise pour les photographies sportives mais ça marche très bien aussi pour la photographie animalière.
Photographier autrement, jouer avec la profondeur de champs
En photographie, on peut jouer avec le mouvement en faisant varier la vitesse d’obturation mais on peut également jouer avec la profondeur de champs en manipulant l’ouverture du diaphragme de votre objectif. Chaque objectif possède une ouverture maximale donnée et on parle alors d’objectif plus ou moins lumineux. L’ouverture se mesure en focale, appelée f . Sur votre appareil, vous pouvez voir « f/nombre ». Pour résumer :
- plus le nombre f est grand, plus l’ouverture est petite, plus la profondeur de champs est grande
- plus le nombre f est petit, plus l’ouverture est grande, plus la profondeur de champ est faible
Ainsi, à f/5.6 la profondeur de champs sera plus faible (donc il y aura plus de zones floues) qu’à f/36.
Et jouer sur la profondeur de champs est, à mon sens, particulièrement intéressant dans la photo d’objets ou de beauté. Personnellement, j’aime bien travailler avec une faible profondeur de champs car je trouve ça intriguant de faire varier les zones de netteté. Les possibilités sont infinies mais attention quand même de ne pas en abuser car certains détails d’importance pourrait se retrouver floutés si la zone de profondeur de champs est trop faible.
Photographier autrement, jouer avec les accessoires
Ambiance Fifty Shades Of Grey. Ou pas. Une dernière chose avant de finir ces quelques astuces pour photographier différemment, pensez aux accessoires. La mode actuelle est au Flat Lay consistant à prendre du dessus une photo d’objets à plat, sans aucune perspective. Si cela vous intéresse, je vous montrerais comment réaliser ça très facilement mais je voulais vous parler de cela car bien souvent, dans ces petites compositions réorganisées, on retrouve beaucoup d’accessoires. Je vous avoue que j’en ai pas mal dans mes cartons mais que finalement, je me sers de très peu d’entre eux car ça correspond plus à ma sensibilité. Vous voyiez très souvent ma fameuse orchidée mais aussi des plumes de paon que j’avais shoppées dans une boutique de décoration et dont je trouve la forme et les couleurs super intéressantes. J’adore réaliser mes photos de rouges à lèvres avec car cela apporte un petit plus tout en permettant de se focaliser sur la bouche et non sur le maquillage des yeux. Mais comme vous pouvez le voir, c’est également un élément parfait pour la photographie d’objet.
Là encore, n’allez pas vendre un rein pour acheter de la déco et soyez inventif. Bien souvent, d’un blog à l’autre, d’une photo Instagram à l’autre, on retrouve les mêmes éléments (shoppés chez Maison du Monde en général). C’est très joli mais je n’ai pas forcément envie de revoir x fois le même bibelot. Je pense que j’ai d’ailleurs fait une overdose de lightbox il n’y a pas longtemps. Faites le tour des papeteries, des merceries, jouez avec des fonds colorés, avec des paillettes ou des tissus qui peuvent apporter une texture supplémentaire à votre image… Pendant la période de Noël, lorsque vous achetez des boules, imaginez votre sapin mais aussi les photos que vous pourrez faire avec. Sortez des sentiers battus.
J’espère que cette revue vous aura plu et qu’elle vous aura permis d’envisager les choses de manière un peu plus créative. Je voulais vraiment tracer les grandes lignes et lancer des idées afin de vous proposer un petit challenge, le On The Moon With Me. L’idée est tout simple puisqu’elle consiste à réaliser une ou des photographies à mettre sur Instagram avec le #onthemoonwithme. Régulièrement, je partagerai en story vos réalisations et je nous ferai des petites revues récapitulatives pour mettre votre travail à l’honneur. J’espère que cette idée vous plaît et je vous propose dès aujourd’hui de nous amuser avec le premier thème sur les jeux de lumière. Je vous fais de gros bisous et soyez inspirés pour devenir inspirants.
Coucou Julie,
Ton article est super intéressant !!! J’adore tes photos ! ♥
Gros bisous et bonne journée
Coucou Mumu. Merci, c’est très gentil. Je suis très contente s’il t’a plu. J’y ai passé beaucoup de temps mais j’ai essayé de faire quelque chose de complet et surtout d’utile. Bisous.
Merci de tous tes précieux conseils ! C’est vrai qu’il ne faut pas perdre son identité en essayant de ressembler à tout le monde.
Passe un bon week-end,
Manon – http://lapausemocha.blogspot.com
Coucou Manon. Mais je t’en prie. C’est un plaisir si ma petite expérience peut servir. Je pense vraiment que c’est important surtout en ce moment ou de plus en plus de gens se détournent des réseaux à cause de cela. Belle soirée.
Tu as publié le pense-bête de mes rêves.
Tu es mon héroïne.
Bisous
Hi hi hi. Disons que ça permet de voir les grandes lignes de ce qui peut être fait et puis donner quelques idées. 🙂